Avr. 08 16

Ames d'Arbres

Futaie des Clos - Bercé

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Nov. 06 15

Jardin d'automne


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Juin 06 30

l'Homme-Jardin


Le premier est entré dans ma vie il y a bientôt vingt-cinq années. Le second, il y a plus de dix-huit ans, dessiné, planté, arrosé, choyé par le premier. A force de vivre ensemble, de pousser et de vieillir ensemble, cet homme et ce jardin ont fini par se ressembler, se compléter, s'entrecroiser au point qu'il m'arrive parfois de ne plus savoir les distinguer. Quand je regarde le jardin, l'ombre du grand arbre caressant le bassin, ce sont ses yeux couleur de l'onde que je devine, laissant transparaître la lumière d'une tendresse où se noyer. Quand je regarde mon homme, face aux bourraques du vent d'ouest, son calme et son silence pareils à la lune, c'est la douceur des matins clairs que j'entends, et son murmure d'encre qui semble se diluer dans tous les possibles du jour naissant.
A force de vivre ensemble, tous les trois, mon amour s'est mis à grandir de l'un à l'autre, l'un par l'autre. En aimant mon homme, c'est son jardin que je me suis surprise à chérir. En jardinant, semant, arrosant, c'est mon homme que je me suis mise à désirer. Au point qu'au fil des années, je crois bien que c'est "l'Homme-Jardin" que je me suis mise à aimer.
I.C. Atelier du jardin bleu. Juin 2005


Avr. 06 06

Avril soleil

pétales à la fenêtre

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Avr. 06 06

Mars sonne à la porte

les premières bleues

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Avr. 06 06

Petite neige de février

transparences à l'atelier

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Avr. 06 06

Soleils de neige

janvier : des crocus bien méritants

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Mars 06 30

Entrelacs

Problématique de travail

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INTERSTICES, ENTRE-DEUX

De l'espace rural à "l'hyperentreprise"

La problématique du travail " " porte sur la notion d'interstices, d'entre-deux, à laquelle pourrait être identifié l'espace rural (espace végétal par essence), vidé au siècle passé d'une grande part de ses habitants et de son économie, et traversé par les flux accélérés qui relient les pôles urbains.
Cette notion renvoie également à la réflexion prospective sur "l'hyperentreprise" du 21ème siècle, développée par Christian Mayeur à travers son travail de conseil en management : un monde de services, composé de flux à la capacité d'assemblages complexes, "qui tire sa puissance de la maîtrise de tout ce qui se passe dans les entre-deux, ces vides traversés par des trajets entre des sujets qui interagissent, coopèrent et créent ensemble de la valeur sans limites ni extrémités"
L'entre-deux serait-il producteur de la puissance du flux ?
Quels projets pourraient permettre à "l'entre-deux rural" d'être un espace productif de "nourritures de la "
prise de vue Bartimé 2005 : mouvement vitesse

Interstices décoratifs des peintures murales médiévales.

A cette période, le registre décoratif, que constituent souvent des figures répétitives végétales (et plus particulièrement les ) semblent remplir les espaces laissés par le registre figuratif historié.
Un regard subjectif propre au travail artistique, propose, par inversement, de considérer ces représentations végétales non plus comme "combleurs de vide" mais comme la matrice génératrice de l'expression créative. Ce registre décoratif épouse d'ailleur le plus souvent l'ossature architecturale porteuse (notion d'architecture-Eden). Cet entre-deux végétal serait-il porteur de la puissance créative qui va ensuite s'exprimer sur le registre figuratif historié?

Le questionnement sur ces interstices de notre monde contemporain (qu'ils soient rural ou au sein de l'hyperentreprise) pourrait-il être représenté de manière symbolique par ces interstices végétatifs produits par les artistes du monde médiéval.

Une question pourrait se poser :
Quelle relation au végétal entretenait l'homme médiéval ?
Celle-ci n'était-elle pas si essentielle que les artistes du millénaire passé en ont créé comme un herbier minéral, semant d'une luxuriante végétation à l'épiderme pictural interne des constructions humaines, nous donnant ainsi à voir une "architecture-Eden", terreau vertical où fleurirent les images de leurs âmes métaphysiques ?

Brioude 2005 intrado


LA RELATION AU VÉGÉTAL RÉVÉLATRICE DE NOTRE FAÇON DE PENSER LE MONDE ?

Croisement avec le travail anthropologique de Philippe Descola : "Par delà nature et culture"

Ses derniers travaux distinguent plusieurs modes d'identification entre l'homme et la nature, révélateurs de nos sociétés et notre façon de penser le monde.
En posant un regard animiste (le non-humain est doté d'une intériorité, avec lequel on entretient de véritables rapport sociaux) ou totémique (humains et non-humains partagent des propriétés physiques et morales qui les classent ensemble selon différentes catégories), nous pouvons penser autrement la relation à l'espace naturel, quittant ainsi notre vision naturaliste occidentale et moderne (ou seul l'humain est doté d'une intériorité, et s'appuie sur la technique pour se rendre maître et possesseur du naturel).
Les perceptions animistes et totémiques pourraient nous permettre de mieux saisir l'importance donnée à la représentation de cette architecture-Eden énoncée plus haut. Et nous rapprocheraient par là-même des écrits d' au XIIè siècle, concernant "les subtilités de la nature".
Les représentations médiévales du monde végétal, qu'elles soient à fresques, tirées des enluminures ou des traités botaniques de cette période, nous guideraient-elles à appréhender de manière sensible ces interstices si essentiels à notre nature humaine toujours en devenir, en nous permettant de donner forme à l'éphémère dont sont tissées nos vies et percevoir la réalité de l'invisible ?
Festival International des Jardins de Chaumont 2005 la mémoire tissus enroulés